L'isolation thermique est cruciale pour réduire la consommation énergétique d'un bâtiment et améliorer le confort intérieur. En France, les pertes de chaleur par les murs représentent une part significative de la facture énergétique. Le polystyrène, sous forme de plaques expansées (PSE) ou extrudées (XPS), est un matériau isolant largement utilisé. Cependant, avant de l'opter, il est essentiel d'évaluer ses atouts et ses faiblesses en comparaison avec d'autres solutions.

Performances thermiques du polystyrène: PSE vs XPS

La performance thermique d'un isolant est déterminée par son coefficient de conductivité thermique (λ), exprimé en W/(m.K), et sa résistance thermique (R), en m².K/W. Plus ces valeurs sont faibles, plus l'isolant est performant. Le polystyrène expansé (PSE) présente un λ généralement compris entre 0,032 et 0,038 W/(m.K), tandis que le polystyrène extrudé (XPS) offre une meilleure performance avec un λ entre 0,028 et 0,033 W/(m.K). Une plaque de PSE de 10 cm d'épaisseur possède une résistance thermique (R) d'environ 3,5 m².K/W, tandis qu'une plaque de XPS de même épaisseur atteint environ 4 m².K/W. L'épaisseur de la plaque influence considérablement la résistance thermique : une plaque de 14 cm de PSE offrira une résistance thermique supérieure à une plaque de 10 cm, réduisant les pertes de chaleur. Ces valeurs peuvent varier selon le fabricant et la densité du produit. Il est impératif de consulter les fiches techniques pour avoir des données précises.

Avantages économiques et facilité de pose

  • Coût compétitif: Le polystyrène est généralement moins cher que d'autres isolants comme la laine de roche ou la laine de verre, ce qui en fait une solution attractive pour les budgets serrés. Le prix au m² varie en fonction de l'épaisseur et du type de polystyrène (PSE ou XPS).
  • Mise en œuvre simple: La légèreté et la maniabilité des plaques de polystyrène facilitent la pose, même pour les bricoleurs amateurs. La découpe est aisée à l'aide d'un cutter. L’existence de plaques auto-adhésives simplifie encore plus l'installation.
  • Large disponibilité: Le polystyrène est facilement accessible dans les magasins de bricolage et les grandes surfaces de matériaux de construction.

Inconvénients du polystyrène: environnement et santé

Malgré ses avantages économiques et pratiques, l'utilisation du polystyrène soulève des préoccupations environnementales et sanitaires.

Impact environnemental et recyclage

  • Emission de gaz à effet de serre: La production de polystyrène engendre des émissions de gaz à effet de serre contribuant au réchauffement climatique. L'utilisation de polystyrène recyclé peut réduire cet impact.
  • Non-biodégradabilité: Le polystyrène est un matériau non-biodégradable qui persiste longtemps dans l'environnement, contribuant à la pollution plastique. Le recyclage est donc crucial pour limiter son impact.
  • Taux de recyclage variable: Le taux de recyclage du polystyrène varie selon les régions et les dispositifs de collecte mis en place. Il est important de vérifier les possibilités de recyclage local.

Risques liés à l'humidité et à l'inflammabilité

Le polystyrène expansé (PSE) est sensible à l'humidité. Une infiltration d'eau peut dégrader le matériau, diminuer ses performances isolantes et favoriser le développement de moisissures. Une protection adéquate contre l'humidité est donc essentielle. Le polystyrène, quel que soit son type, est un matériau combustible. En cas d'incendie, il dégage des fumées toxiques. Il est important de respecter les normes de sécurité incendie et d'utiliser des produits ignifugés.

Certaines études montrent que le polystyrène peut dégager des composés organiques volatils (COV) pouvant impacter la qualité de l'air intérieur. Il est donc conseillé d'opter pour des produits à faibles émissions de COV.

Alternatives au polystyrène pour l'isolation thermique

Plusieurs alternatives au polystyrène offrent des performances thermiques similaires ou supérieures avec un impact environnemental moindre. Le choix dépendra des spécificités du projet, du budget et des priorités environnementales.

Matériaux isolants écologiques

  • Laine de roche et laine de verre: Matériaux minéraux recyclés, offrant de bonnes performances thermiques et phoniques. Ils sont plus coûteux que le polystyrène, mais leur durée de vie plus longue et leur impact environnemental réduit justifient parfois l'investissement.
  • Ouate de cellulose: Isolant écologique issu du recyclage du papier, offrant une bonne performance thermique et phonique. Elle présente une bonne capacité d'absorption de l'humidité.
  • Isolants naturels (chanvre, lin, bois): Options écologiques et renouvelables, avec de bonnes propriétés thermiques et une bonne régulation hygrométrique. Ils nécessitent une mise en œuvre plus spécifique.

Pour une isolation de 20m² de mur, le coût d'une solution en polystyrène extrudé (XPS) de 10cm d'épaisseur peut être estimé à environ 400€, tandis qu'une solution en laine de roche de même épaisseur pourrait coûter entre 500€ et 700€. Ces estimations sont approximatives et dépendent de nombreux facteurs (prix des matériaux, main-d'œuvre, etc.).

La résistance thermique (R) est un facteur déterminant. Une valeur R plus élevée correspond à une meilleure isolation, réduisant ainsi les pertes de chaleur et les besoins de chauffage. Il est essentiel de choisir une épaisseur de matériau isolant appropriée en fonction des exigences thermiques du bâtiment et de la réglementation thermique en vigueur.

Le choix du matériau isolant doit également prendre en compte la perméabilité à la vapeur d'eau. Une bonne gestion de l'humidité est fondamentale pour éviter les problèmes de condensation et de moisissures. Les isolants naturels sont souvent plus perméables à la vapeur d'eau, permettant une meilleure régulation de l'humidité dans le bâtiment. Le polystyrène, en revanche, est peu perméable, nécessitant une attention particulière à la ventilation et à l'étanchéité à l'air.