Un joint de maçonnerie mal réalisé peut compromettre l'esthétique et la durabilité d'une construction. Des infiltrations d'eau, des fissures et un aspect dégradé sont des conséquences fréquentes d'une mauvaise application du mortier de rejointoiement. Ce guide complet vous apprendra à maîtriser l'utilisation du mortier de rejointoiement pour obtenir des résultats impeccables et pérennes.
Le mortier de rejointoiement est un élément essentiel dans la construction, assurant l'étanchéité, la résistance et la beauté des ouvrages en maçonnerie, pavage, dallage, et même pour la pose de pierres naturelles. Son choix et son application sont déterminants pour la longévité de votre construction. Nous allons explorer toutes les étapes, du choix du produit adapté à son entretien régulier.
Choisir le mortier de rejointoiement adéquat
Le succès de votre projet repose sur le choix judicieux du mortier. Il doit être parfaitement compatible avec le support et répondre aux conditions d'utilisation spécifiques.
Analyse du support : un diagnostic précis
Avant toute intervention, l'analyse du support est primordiale. Le type de matériau (briques, pierres naturelles, béton, etc.) détermine le choix du mortier. Un mortier adapté à la brique pleine ne conviendra pas nécessairement à de la pierre poreuse. La compatibilité est un facteur clé pour une bonne adhérence et une durabilité optimale. L'état du support est tout aussi crucial : une surface humide, fissurée ou contaminée nécessitera un traitement préalable. Un nettoyage rigoureux avec une brosse métallique, un nettoyeur haute pression (pour les salissures tenaces) ou un dégraissant spécifique est souvent indispensable. La largeur et la profondeur des joints influencent le choix du mortier et sa consistance : des joints larges (supérieurs à 10 mm) requièrent généralement un mortier plus fluide pour un remplissage efficace. Pour des joints plus fins (inférieurs à 5 mm), un mortier plus consistant sera préférable.
Caractéristiques du mortier : décryptage des performances
La composition du mortier influence directement ses performances. Le ciment apporte la résistance mécanique, le sable assure le volume et la maniabilité, tandis que les adjuvants optimisent des propriétés spécifiques, comme la fluidité, l'imperméabilité, la résistance au gel ou encore la flexibilité. Les mortiers sont classés selon des normes strictes (ex: NF EN 998-2 pour les mortiers à joints). La classe du mortier (ex: CM 15, CM 25) indique sa résistance à la compression (en MPa), une donnée essentielle pour choisir un mortier adapté à la sollicitation du joint. La résistance aux intempéries et au gel est aussi un facteur crucial, surtout pour les ouvrages extérieurs. Il existe un vaste choix de couleurs pour une parfaite harmonie esthétique avec le support. La teinte est ajoutée sous forme de pigments et doit être sélectionnée avec soin. De plus en plus, on trouve des mortiers écologiques, à base de matériaux recyclés ou biosourcés, avec un impact environnemental réduit.
- Résistance à la compression (MPa) : CM 5 (faible résistance), CM 15 (résistance moyenne), CM 25 (haute résistance).
- Résistance au gel : Indiquée par un symbole spécifique sur l'emballage (généralement un flocon de neige).
- Imperméabilité : Importante pour les zones humides ou soumises aux intempéries.
Conseils d'achat : optimiser son choix
Pour éviter les achats inutiles, calculez la quantité de mortier nécessaire en fonction de la surface à traiter, de la largeur et de la profondeur des joints. Un calcul précis est indispensable. Par exemple, pour 10 mètres linéaires de joints de 1 cm de large et 1 cm de profondeur, il faudra environ 25 kg de mortier. Privilégiez les marques reconnues pour leur qualité et leur expérience. Comparez les prix et les caractéristiques techniques des différents mortiers, en privilégiant le meilleur rapport qualité-prix. N'hésitez pas à consulter les fiches techniques des fabricants pour un choix éclairé.
Application du mortier de rejointoiement : technique et précautions
Une application soignée est déterminante pour obtenir des joints durables et esthétiques. Suivez scrupuleusement ces étapes pour un résultat professionnel.
Préparation du chantier : organiser son intervention
Avant toute chose, protégez les surfaces environnantes avec des bâches ou du ruban de masquage pour éviter les éclaboussures. Rassemblez le matériel nécessaire : truelle, seau propre, éponge, joints de dilatation (pour les grandes surfaces), brosse, et éventuellement un outil à joint pour une finition soignée. La préparation du mortier est cruciale : respectez précisément les instructions du fabricant concernant le dosage d'eau et le temps de malaxage. Un temps de malaxage trop court peut conduire à un mortier hétérogène, affectant sa résistance et son aspect. À l’inverse, un malaxage excessif peut rendre le mortier trop liquide, compromettant son aptitude au jointoiement. Prévoyez le temps nécessaire au malaxage, car la qualité du mortier est fondamentale pour la réussite de l’opération. Il est recommandé de préparer le mortier en petites quantités pour éviter qu’il ne prenne avant la fin de son application.
- Utiliser un seau propre et sec pour éviter toute contamination.
- Ajouter l’eau progressivement au mortier sec, en mélangeant continuellement.
- Malaxer énergiquement pendant au moins 2 minutes pour obtenir une consistance homogène.
Mise en œuvre : les techniques de jointoiement
La technique de jointoiement dépend du type de joint (plein, creux), du matériau et de la largeur du joint. Pour les joints de pavés, une technique de remplissage par pression est généralement utilisée. Tassez le mortier fermement dans les joints à l'aide d'une truelle ou d'un outil à joint. Contrôlez la profondeur et la largeur des joints pour garantir une uniformité et une bonne résistance. Pour les joints fins, une truelle pointue est idéale. Pour les joints larges, un outil à joint ou un cordeau à joint facilitera l’opération et assurera un meilleur résultat. Un remplissage complet du joint est indispensable pour une bonne étanchéité.
- Pour des joints de 1 à 5 mm, utilisez une truelle de maçon.
- Pour des joints de plus de 5 mm, un outil à joint est recommandé.
- Pour les grands chantiers, l'utilisation d'une machine à jointoiement peut être envisagée.
Séchage et finition : soigner les détails
Le temps de séchage dépend des conditions climatiques (température, humidité). Respectez scrupuleusement le temps de séchage indiqué par le fabricant pour une prise optimale. Un séchage trop rapide ou trop lent peut affecter les propriétés du mortier. Après séchage complet, nettoyez les outils et le support avec une éponge humide pour éliminer tout excès de mortier. Une finition soignée est essentielle pour l'esthétique de l'ouvrage. Selon le type de mortier et le rendu souhaité, vous pouvez obtenir une finition lisse ou structurée. En suivant attentivement les instructions, vous éviterez les défauts comme les fissures, les taches ou les irrégularités de surface.
Entretien et réparation du mortier de rejointoiement
Un entretien régulier prolongera considérablement la durée de vie de vos joints.
Entretien régulier : prévenir les dégradations
Nettoyez régulièrement les joints avec de l'eau et une brosse douce pour éliminer la poussière, les salissures et les mauvaises herbes. Pour les zones exposées aux intempéries, l'application d'un hydrofuge incolore ou coloré protégera le mortier de l'humidité, du gel et du dégel, limitant ainsi les risques de fissures et de dégradations. Un traitement hydrofuge améliore la durabilité et l’esthétique des joints en les protégeant des agressions extérieures. L’application se fait généralement à l’aide d’un pulvérisateur ou d’un rouleau. Il est important de suivre les instructions du fabricant pour une application optimale.
Réparation des fissures et dégradations : interventions ciblées
Des fissures peuvent apparaître avec le temps. Avant toute réparation, identifiez la cause des dégradations (gel, retrait, mouvements du support, etc.). Nettoyez soigneusement les fissures à l'aide d'une brosse métallique ou d'une petite spatule pour enlever tout mortier friable. Appliquez ensuite un mortier de réparation adapté, en veillant à bien combler les fissures. Pour les joints gravement endommagés, un remplacement complet est parfois nécessaire. En cas de doute, n'hésitez pas à consulter un professionnel pour des travaux importants.
En appliquant ces conseils, vous assurerez la longévité et l’esthétique de vos ouvrages.